Démarche

Le fil continu qui s’enroule sur lui même est l’expression de la contrainte, d’un espace de liberté qui se rétracte autour de nous. Fil de l’aliénation, fil de l’asservissement auxquels nous tentons de nous soustraire…Vraiment ? La Boétie* et Celestini* accompagnent mes gestes pour figurer cette étreinte qui asphyxie nos esprits.

Je questionne la psyché dans la période de l’enfance, fondation de l’être en devenir, à travers la mémoire et la transmission. J’interroge nos émotions qui se métamorphosent en traversant le temps, s’inscrivent durablement dans notre ADN, dévoilent ou occultent notre structure interne en nous abandonnant à la lumière ou aux ténèbres. 

Les séries Fragmentation du paysage sont à nombre variable, récurrentes et répétitives dans ma démarche : sommes nous contraints à réduire les espaces naturels ? Quel est notre participation à ce morcellement ? Quels regards posons nous sur ces paysages ?

De ces interrogations naissent des géométries où textile, papier, céramique et plâtre se confrontent. Des couches se superposent, se plient sur elles même, se lient, pour évoquer le cloisonnement et la fragilité du paysage. Ces séries se présentent souvent comme une ligne d’horizon pour se répéter à l’infini.

* Etienne de La Boétie Discours de la servitude volontaire

*Ascanio Celestini Discours à la nation