Fonds Départemental d’Art Contemporain de la Dordogne
Yggdrasil
» Visuellement, cette oeuvre est forte, elle est grande, elle interpelle. C’est le nom de l’arbre cosmique, de la connaissance et de tous les savoirs, dans la mythologie scandinave. L’arbre est un symbole fort dans toutes les civilisations. Il relie le cosmos au monde souterrain, avec une dimension ésotérique. Yggdrasil, qui associe toutes les connaissances, est toujours vert : j’ai eu envie de le représenter d’une silhouette humaine et de couleur noire, avec du charbon au sol, pour évoquer l’empreinte carbone. L’arbre capte et stocke le carbone, qui part dans l’atmosphère quand il brûle. Au premier abord, cela peut apparaître négatif, mais cette oeuvre est en croissance, l’arbre continue de pousser. Cette mythologie est passionnante, avec ses royaumes qui se croisent et ses créatures, ses circulations. Je vais continuer à travailler cette matière : les torons en papier de soie ligaturés à la façon de l’hélice de l’A.D.N., une manière pour moi de raconter le vivant. »
Pas de trois
Céramique et acier, environ 30 h x 25 cm
Oeuvre acquise par le Fond Départemental d’Art Contemporain de la Dordogne en 2011
A propos de l’oeuvre
Ces trois chaussures véhiculent à la fois la fragilité, par le travail de la céramique, et la solidité dans l’ancrage au sol par l’utilisation des clous en guise de talons. Le travail d’assemblage des matières est ici spécifique : Lydie Clergerie travaille par des pressions, des mouvements qu’elle va donner à la terre, acceptant et recherchant la part d’aléatoire, sans croquis préalable.
Elle fait ensuite des patines avec des oxydes de fer noirs ou rouges. « Pas de trois évoque l’action du déplacement, du cheminement, de l’errance, et interroge sur la question du lieu : où est-ce que je vais ? Est-ce que je reste ici ou bien je vais ailleurs ?
Il représente les étapes différentes et successives où se mêlent les périodes de repli sur soi, d’inertie, et les périodes d’avancées, d’évolution dans une dynamique du déplacement.
Ces souliers sont fragiles, en équilibre, à la recherche d’un lieu. Dans son ouvrage Errance, Raymond Depardon évoque la quête du lieu acceptable, pour devenir, après déambulation, la quête du moi acceptable. Pas de trois est le début d’un voyage, à la recherche de ce lieu acceptable. ».